Le retour de la petite Hélène et de Taty
| Ces
deux années passent plus vite que l’éclair. Voilà déjà le moment où
elle doit récupérer sa fille en septembre et elle n’a pas trouvé un
logement plus grand. Tant pis, elles vivront toutes les trois un an
dans cette chambre de bonne. En effet, Taty revient pour s’occuper de
la petite. Fini la liberté, elle redevient chargée de famille.
Pour accéder à cette chambre, il faut traverser un balcon
extérieur au septième étage. Ce balcon en plein vent dessert toutes les chambres et la sienne est la dernière.
On voit sur la photo aérienne que le balcon est maintenant recouvert. Elle est exposée
en plein vent sur trois côtés, mal isolée, l’air s’insinue autour de la
porte et des fenêtres. Il y fait très froid l’hiver malgré un petit
radiateur. L’été on y étouffe de chaleur, les fenêtres sont
exposées au sud ! Les toilettes à la turc et sans
chauffage se trouvent en haut de l’escalier et l’hiver, pour y aller, il vaut mieux se couvrir pour retraverser le balcon !
La
chambre est équipée d’un réduit sans fenêtre, avec un point d’eau et
d'une cuisinière. Pas d’eau chaude, on se lave à l’eau froide et on
fait chauffer de l’eau dans une casserole pour les cheveux dans une
bassine que l'on pose dans l'évier.
Dans
cette chambre assez grande, il y a un lit pour deux personnes dans lequel dorment Hélène et Taty, un lit
pour une personne pour la petite Hélène, une table et quatre chaises. |
Hélène
alterne les
périodes de théâtre et de travail en tant qu’ouvreuse. Elle a trouvé en
plus des petits boulots payés à la pièce à faire à la maison pour Taty
et elle : Créer des petits ressorts avec une machine qu'on leur prête,
écrire des adresses sur des enveloppes. Elle se bat
pour avoir assez d’heures pour bénéficier du chômage.
Elle
ne veut plus faire de "scolaire", c'est deux années l'on déconnecté de
ses anciens circuits professionnels et elle ne veut plus y retourner.
Elle veut mieux, plus avant-garde. Elle fait la
connaissance de Paul Vecchialli lors d’un roman-photo : elle en fait
deux, un historique en costume et un policier.
1964 elle joue La colonnelle dans la pièce Une
saga de Hjalmar Bergman, mise en scène Daniel Postal au Théâtre de
Plaisance : Jean Darie (Le Conseiller), Bernard Jousset (Gérard),
Marie-Thérèse Normant (La Saga), Rémy Oppert (Le Gentilhomme de la
chambre), Denise Péron (Mlle Flora), Daniel Postal (Sune), Marie
Rouvray (Astrid), Hélène Surgère (La Colonelle), Jean-Robert Viard (Le
Notaire).
Après ces deux années chez son père où la petite était inscrite au Lycée de Monaco, est inscrite en quatrième au lycée de la
porte de Vanves. Le retour est difficile pour elle aussi. Elle qui a rêvé pendant deux ans de ce retour avec sa
mère, déprime maintenant de se retrouver à l’étroit dans cette chambre
de bonne. Elle a perdu la liberté et le confort de vie avec son
père, sa belle-mère et son demi-frère. Chez eux, elle faisait ce
qu’elle voulait, il lui suffisait de dire que sa mère lui manquait pour
que tout le monde soit à ses petits soins. Elle en a abusé effrontément
et le regrette maintenant. Elle vit un dilemme dans cette crise
d’adolescence et se réfugie dans un sommeil feint qui lui permet à
travers des rêves éveillés de quitter cette chambre exigüe.
Le
niveau scolaire de la petite Hélène n’est pas brillant, pour l’aider à
progresser en math, Robert B propose de lui donner des cours de math.
Mais il en profitera pour abuser d’elle : la petite sera prisonnière
d'un dilème dire et faire de la peine à sa mère ou se taire.