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1960-1962 Hélène Surgère célibataire et sans enfant

Rue Morère 75014

Taty repart en Normandie et Hélène quitte l’appartement des cousines. La petite Hélène part vivre chez son père.

Hélène trouve à la porte d’Orléans une chambre de bonne au septième étage sans ascenseur, sous les toits de zinc, dans l’immeuble où habite un de ses copains, Maurice Gauthier. 

Maurice Gauthier est comédien, mais travaille peu. Surtout il est terriblement aigri et alcoolique. Lui et sa femme Colette habite un minuscule studio à l’étage en dessous.

Colette gagne est ouvreuse et lui communique le filon. On y gagne plus en une soirée avec les pourboires à l’époque que comme vendeuse dans un magasin. Hélène devient ouvreuse en extra les week-ends quand le cinéma est bourré et fait des remplacements dans différents cinémas mais essentiellement au cinéma la Rotonde à Montparnasse.

C’est l’époque des westerns (Il était une fois dans l’ouest, le bon la brute et le truand, et pour quelques dollars de plus…), des James Bond (James Bond contre le Dr. No, Bons baisers de Russie Goldfinger), des films avec Belmondo (L’homme de Rio, Cartouche, Week-end à Zuydcoote, Paris brûle-t-il), des comédies américaines grand spectacle (West Side Story, My fair lady, Le Jour le plus long, Lawrence d'Arabie, la grande évasion, Docteur Jivago, Ben Hur), des comédies françaises (Le corniaud, Oscar, les tontons flingueurs, le capitan). Or le cinéma la Rotonde est spécialisé dans les films populaires, familiaux et tout public.
 
Hélène préfère les autres films dits d’art et d’essai, la nouvelle vague… qui passent dans les petits cinémas comme le Delambre juste à côté de la Rotonde. C’est l’époque où elle se permet d’aller prendre un pot au Sélect ou manger à le soir tard avec des copains à la Coupole.

Elle fréquente aussi beaucoup la cinémathèque au Trocadéro et les cinémas du quartier latin. Le journal « L’officiel du spectacle » est son livre de chevet depuis déjà plusieurs années, elle le connait par cœur. Elle achète aussi régulièrement « Les cahiers du cinéma » et voit plusieurs films par semaine.

C’est l’époque des Beatles, de Johny Halliday de Triny lopez qu’elle va voir à l’Olympia. Elle adore aussi west side story.

Pour gagner également de l’argent, elle obtient un poste d’accompagnatrice de groupes de voyageurs qui vont aux Canaries. Les voyages se font sur des avions vétustes à hélice.

Ils débarquent dans un hôtel à Puerto de la Cruz au milieu d’une bananeraie. Ils font une excursion en car jusque au plateau du volcan Teide, redescendent se baigner sur les plages brulantes de sable noir volcanique puis retournent le soir à l’hôtel. Elle y emmènera une fois sa fille pour une semaine l’été.
 
Si sa fille lui manque souvent, elle bénéficie d’une liberté nouvelle qu’elle n’avait encore jamais connue. Enfin elle n’est responsable que d’elle-même ! Elle peut se permettre ce qu’elle ne sait jamais permis avant, dépenser un peu d’argent pour son plaisir quitte à manger une tartine en guise de repas.

Fini le théâtre alimentaire, les « scolaires » (pièce du théâtre classique jouées à Paris et en province pour les scolaires), elle peut enfin se consacrer entièrement à sa passion : le théâtre. Elle a trente ans et se sent jeune et pleine d’envies.
 
Elle joue deux pièces de théâtre pendant cette période :

1961 L’éternité des fous de Jean d’Anna Tertre avec Hélène Surgère - Béatrice Belthoise - Marcel Rouzé - Robert Kinnich - André Lambert

1962 : À notre âge on a besoin d'amour de Jean Savy, mise en scène René Dupuy, Théâtre de l'Alliance française
Elle fait la rencontre de Raymond Rouleau qui officie au théâtre Mouffetard. Elle devient son assistante sur une pièce qu’il monte. Elle apprend la mise en scène. Elle se fait de nouveaux copains, découvre les petits restaurants chinois de la rue Mouffetard, le café de la place Mouffetard, la « Montagne pelée » et son p’tit punch...

Robert B

Elle fait la connaissance d’un jeune homme, plus jeune qu’elle, grand, « joli garçon » avec un sourire radieux : Robert B, d’origine polonaise, il vivait à Bruay en Artois. Il se dit séparer de  sa femme avec laquelle il a un fils. A Paris, il est apprenti comédien mais retourne régulièrement chez sa mère à Bruay.

Lui aussi habite une chambre de bonne au septième étage dans le septième arrondissement. La chambre ressemble davantage à un couloir qu’à une chambre : la place du lit et c’est tout. De même à la rue Morère, on y accède par un balcon en plein vent. La différence tient essentiellement à ce qu’il a beaucoup plus d’argent qu’Hélène ou ses copains comédiens.

Robert profite de l’argent que génère le magasin de chaussures à Bruay que tenaient la mère et le fils, mais maintenant, lui n’y travaille que les week-ends. Il possède une Austin Cooper et porte des vêtements chics de style anglais.

La petite revient pour aux vacances scolaires à Paris et Hélène l’emmène partout avec elle. Dans la bande des copains à Montparnasse, au théâtre Mouffetard aux répétitions et aux représentations, la petite la suit partout avec émerveillement.
 
Pour les vacances d’été, c’est Hélène qui descend. Elle va chez son ami Michèle Longuet et les Pauzat. Là aussi la petite vient la rejoindre.